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Comprendre la qualité de vos sols
Le sol joue un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes. Il est support de la végétation, permet la fourniture de nutriments, filtre l’eau, stocke du carbone etc. Afin de mieux comprendre la qualité de vos sols, il est capital de considérer sa qualité selon un angle : physique, chimique et biologique.
Jeton un petit coup d’œil !
La qualité chimique du sol
La qualité chimique fait référence à la composition et à la concentration des éléments chimiques présents dans le sol. Leur analyse permettra de déterminer, entre autre, si le sol est favorable à la croissance des plantes.
• Le pH :
En premier lieu, le pH vient mesurer l’acidité ou l’alcalinité d’un sol. Il influence la disponibilité des nutriments pour les plantes. Un pH neutre (autour de 7 environ) est idéal pour certaines cultures car le pH trop basique ou trop acide limite la disponibilité de certains nutriments. En revanche, certaines plantes ont développé des capacités à supporter des conditions plus acides ou plus alcalines, par ex. en secteur méditerranéen calcaire. Dans le cadre d’un projet de réhabilitation écologique, s’assurer d’un pH adapté aux exigences de la végétation est un point crucial.
• La composition chimique :
Les nutriments tels que l’azote, le phosphore et le potassium, jouent un rôle vital dans la croissance des plantes. Les sols riches en nutriments favorisent la croissance des cultures mais ont généralement pour conséquence une réduction de la richesse des communautés végétales en milieux naturels.
• La teneur en matière organique :
La matière organique joue un rôle indispensable en tant que source de carbone et de nutriments pour les organismes du sol. Elle améliore la structure du sol, augmente sa capacité de rétention d’eau et favorise une meilleure aération.
La matière organique se caractérise par différents composés chimiques. Certains composés sont très facilement dégradables, ce sont généralement « des molécules simples ». On dit de ce carbone qu’il est labile. A l’inverse, certaines molécules sont plus complexes et plus fortement stabilisées. En d’autres termes, le carbone sera moins rapidement dégradé par les microorganismes du sol. On parle alors d’un carbone récalcitrant.
L’importance du carbone labile versus carbone récalcitrant dans un sol fera l’objet d’un nouvel article dans peu de temps. C’est un point crucial dans le contexte du changement climatique.
• La capacité d’échange cationique :
La capacité d’échange cationique (CEC) est la mesure de la capacité d’un sol à retenir et à échanger des ions positifs (cations) tels que le calcium, le magnésium, le potassium et les métaux lourds avec l’eau du sol. C’est un indicateur de la fertilité du sol. La matière organique et l’argile contribuent à la capacité d’échange cationique.
La qualité physique du sol
Pour continuer, la qualité physique du sol concerne par ex. sa texture, sa structure ou encore sa capacité à retenir l’eau. Des caractéristiques qui affectent son potentiel à soutenir la croissance des plantes ou encore à réguler les écoulements d’eau.
• La texture :
Elle est définie par la proportion relative de sable, de limon et d’argile. Les sols argileux retiennent l’eau, tandis que les sols plus sableux présentent une meilleure aération. Ainsi, la texture d’un sol affecte sa capacité à retenir l’eau et les nutriments. La présence de zones humides, c’est à dire de milieux engorgés au moins une partie de l’année, est très souvent associée à la présence d’argile dans les sols. Cet argile empêche l’eau de s’infiltrer et aboutit à ce que l’on appelle une nappe perchée, c’est à dire une nappe d’eau qui demeure à la surface du sol.
• La structure :
Une bonne structure est essentielle pour permettre aux racines des plantes de s’étendre, à l’eau de s’infiltrer et circuler et à l’air de pénétrer. Une structure grumeleuse est généralement préférable pour garantir l’équilibre d’un sol et témoigne d’une forte activité biologique alors qu’une texture lamellaire indique en général un problème de compaction.
• La densité :
Elle influe sur sa perméabilité et sa capacité à retenir l’eau. Un sol trop compacté entraîne une mauvaise infiltration de l’eau tandis qu’un sol aéré favorise une meilleure croissance des racines.
La qualité biologique du sol
La qualité biologique correspond à la diversité et l’abondance des êtres vivants qui habitent dans le sol. Ce sont les bactéries, les champignons, les vers de terres, les collemboles, les nématodes etc. qui décomposent la matière organique, améliorent la structure et contribuent à la disponibilité des éléments nutritifs pour les plantes. La diversité des microorganismes présents constitue donc un indicateur de la santé générale d’un sol.
Enfin, la santé du sol est une question d’alliance chimique, biologique et physique. Les propriétés chimiques affectent la disponibilité des nutriments, les caractéristiques physiques déterminent la structure et la perméabilité du sol et les qualités biologiques soutiennent la biodiversité et le cycle des éléments.
Chez Soltis environnement, nous travaillons au quotidien pour établir des diagnostics agroécologiques et fonctionnels. Ces diagnostics s’appuient notamment sur l’étude de ces paramètres. Ils nous permettent de déterminer si les sols sont fonctionnels et s’ils présentent les caractéristiques adéquates pour permettre de restaurer un habitat naturel. Dans le cas contraire, nous formulons alors des préconisations d’amélioration ou du génie pédologique.